• o9:oo am - Blair Waldorf -

L

a nuit avait été bonne, bien qu'un peu courte. Serena était arrivée la veille au soir et déjà tout l'Upper East Side était au courant de son retour. Il faut le dire, elle n'a pas choisit l'endroit le plus discret pour annoncer son retour, mais le premier visage qu'elle voulait voir c'était celui de sa meilleure amie, la grande Blair Waldorf, elle n'avait donc pas vraiment eu le choix. Résultat, des centaines de textos saturèrent la boîte e-mail de la demoiselle Van der Woodsen pendant l'heure qui suivit la soirée. Elle finit par éteindre son mobile et le planquer dans le fond de son armoire encore vide du fait qu'elle venait à peine de remettre les pieds dans son appartement. A peine rentrée dans sa chambre elle avait allumé une cigarette et balancer ses cheveux au rythme de la musique rythmée et dansante de Led Zeppelin. Elle n'avait pas accorder à sa mère lorsqu'elle revint de la fête de la mère de Blair, lui en voulant de ne pas la laisser voir Erik. A 02:00 am, Les paupières de Serena finirent par se refermer au son de Radiohead... Elle se réveilla le lendemain, au chaud sous sa couette, vêtue d'une chemise de nuit et ayant pour simple ambiance sonore les klaxons des taxis de la 5eme Avenue. Pas de doute, sa mère ne supportait pas que sa fille se soit endormie encore affublé du jean et du pull qu'elle portait toute la journée... Serena soupira et se frotta les yeux. Ses longs cheveux blonds lui retombaient sur le visage. Elle ne rentrerait pas à Constance Billard ce jour là étant donné que c'était Dimanche. Un sourire éclaira le visage de la belle blonde : elle pourrait aller voir son frère dès qu'elle se serait préparée. Le pas léger, elle se dirigea vers le salon où sa mère sirotait son café et quelques macarons. Serena en coinça un entre ses dents d'ivoire et le machouilla avec précaution. Elle s'effondra dans le canapé de cuir et posa sa tête sur l'accoudoir de façon à regarder sa mère dans les yeux.

SERENA

Erik va être content de me voir tu crois?! J'hésite à lui amener un petit truc! Tu crois qu'il aimerait que je lui rapporte quelques macarons?

L

a main de Serena se dirigea à nouveau vers les petits biscuits multicolores. Elle en prit un bleu clair, le machouillant sans pitié et avec gourmandise.

LILY VAN DER WOODSEN

Il sera ravi Serena... Mais tu oublies que nous sommes Dimanche, les visites sont interdites le Dimanche...

S

erena reposa le reste du macaron qu'elle dévorait quelques secondes plutôt. Elle n'avait plus faim...

LILY VAN DER WOODSEN

Mais je suis persuadée qu'il adorerait les macarons!

L

a belle blonde se leva et alla à grands pas vers sa chambre où elle enfila ses vêtements de la veille. Elle rattacha ses cheveux en bataille en une queue haute et claqua la porte d'entrée sans un mot. La jeune fille mit ses escarpins une fois dans l'ascenseur et sortit de l'immeuble sans ce sourire qu'on lui attribuait si souvent. La 5eme avenue était bien animée bien qu'il n'était que neuf heures du matin. Elle n'avait nulle part où aller. L'idée d'aller chez Blair lui traversa l'esprit mais elle devait sûrement se reposer de la soirée qu'elle avait donné la veille. Puis vint l'idée d'aller voir Nate, mais Serena abandonna vite cette idée, ne préférant pas le voir, de peur qu'il se fasse des idées sur son retour... Les magasins ne l'inspiraient pas vraiment. Puis son estomac émit des appels à l'aide. Elle n'avait mangé qu'un pauvre petit macaron pour le petit déjeuner et n'avait pas mangé la veille au soir, pas étonnant qu'elle ait faim. Ses pas la dirigèrent instinctivement au Starbuck's aussi bondé qu'à son habitude malgré l'heure matinale. Pourtant Serena n'eut pas de mal à trouvé une place, vu qu'un jeune homme très galant et sa compagne lui laissèrent la table alors que la jeune femme n'était qu'à la moitié de sa part de gâteau. Serena les remercia d'un sourire et posa son sac sur la table tout en s'asseyant sur l'une des chaises...

B

lair Waldorf se levait, épuisée par la soirée qui avait eu lieu dans son appartement, et toujours choquée par cette incroyable nouvelle. Serena Van der Woodsen avait réintégré la jeune et riche population de Manhattan. Welcome home S. Elle n'en revenait toujours pas. Serena avait fait son grand retour. Trois cent soixante-cinq jours sans nouvelles, et voilà que la Miss Van der Woodsen est de nouveau parmi nous. B. refusait tout simplement de croire que S. avait eu le culot de revenir après s'être absentée un an pour on ne sait quelles raisons. Notre trèc hère reine s'était inquiétée les premiers jours. Même les premières semaines. Ou êut-être les premiers mois. elle n'avait pas mangé pendant des jours et ne dormait presque pas, ne comprenant pas ce qui avait pu pousser sa meilleure amie depuis plus de dix ans à quitter la ville. Qu'est-ce qui l'avait fait partir? Qu'est-ce qui l'avait fait revenir? Blair ne savait plus quoi penser. Elle avait accorder tellement de temps à essayer de l'oublier, qu'il était dur de se rendre compte que tout cela n'avait servi à rien. De retour ou pas, B. can't forget S. That's the way it's supposed to be. La jeune fille se leva donc de -très- mauvaise humeur, c'est le cas de le dire. Elle détestait les secrets plus que tout. Et S. devait en avoir pas mal. Elle se dirigea alors vers la salle de bain et croisa sa mère, toujours inquiète par les cheveux <<trop secs>> de sa fille. Une heure plus tard, elle était habillée avec le dernier modèle de sa mère, soigneusement coiffée par sa gouvernante, et prête à jeûner toute la journée. Elle avait ce défaut incensé de ne pas manger lorsqu'elle était énervée. En l'occurence, B. était extrêmement énervée. Mais pourquoi l'avait-elle laisser seule? Sa "meilleure amie" était de retour. C'était officiel. Elle n'avait plus qu'à se faire à cette idée. Serena is back. Hourra. Devait-elle se réjouir? Si c'était le cas, elle n'en faisait rien. Deplus, Blair s'était habituée à être la plus populaire de Constance Billard. Et voilà que Mlle fait son apparition. Pile au bon moment, n'est-ce pas?

E

lle descendit les escaliers avec un manque d'énergie évident.

ELEANOR WALDORF

Blair, darling, pourquoi as-tu mis cette veste? Tu sais bien qu'elle ne te va pas...

B

BLAIR

...Merci Maman. Je tâcherai de m'en souvenir...

E

t pourtant, la jeune fille n'avait jamais été capable de lui répondre. Sa mère traînant dans le coin et elle toujours aussi énervée, B. décida qu'un café ne lui ferait vraiment pas de mal. De plus, à cette heure, elle ne croiserait surement personne. Nate devait être encore entrain de dormir, quant à Chuck, lui, devait encore être entrain de... enfin voilà. Elle prit son sac, enfila son manteau, et prit la porte. Dans la rue, tout Manhattan semblait être de sortie. Comment, un dimanche matin, il pouvait y avoir autant d'embouteillages?

E

lle avait finalement choisie de se rendre au Starbuck's, bondé comme toujours. Elle ne souvenait pas d'une seule fois où elle avait vu le café vide. Elle aperçut de loin Kati et Isabel qui étaient sur le point de partir, et lui lassèrent leur place. Elle obtint donc une table sans trop se fatiguer, et en attendant son cappuccino, lle sortit un livre. Personne de l'école à l'horizon. Bonne nouvelle. Lorsque son cappuccino arriva, elle sortit son portable pour envoyer un sms à Nate, espérant ainsi le réveiller. Elle adorait le réveiller. Non, ce n'est pas sadique. C'est juste... intentiné mal tourné. Alors qu'elle epnsait être tranquille, voici que la porte s'ouvrit, laissant apparaître une grande blonde que B. connaissait très bien. Serena. Elle eut du mal à trouver une table libre, mais un couple de bon saint-maritains lui laissèrent leur table avant même d'avoir fini de manger. Ces gens si généreux se trouvaient être les personnes occupant la table en face de la sienne. S. s'y assit, les remerciant grandement pour cette place, ne remarquant pas imméditatement la présence de sa meilleure amie. Miss Waldorf regarda Serena avec grande attention d'un regard peu aimable comme elle sait si bien lefaire. Il était hors de question qu'elle perde la face. S. l'avait littéralement abandonnée, et elle n'allait pas l'oublier de si tôt...

S

ortant un stick de gloss, Serena ne fit pas attention aux personnes qui l'entouraient. Elle recouvrit ses lèvres d'une fine couche de gloss et les pinça l'une contre l'autre. Décidemment, S. avait toujours la classe même lorsqu'elle n'était pas coiffée, ayant pour seul maquillage un peu de gloss et un paté de mascara de la veille sur la paupière. Oui, bien que ça soit difficile à croire, S. avait la classe, que vous le vouliez ou non... En remettant le tube de brillant à lèvres dans son sac à main, les saphirs de la belle blonde croisèrent les iris chocolatées de B. La B. Sa B. Un sourire vint se nicher sur le visage de Serena. Il s'estompa bien assez vite, s'apercevant du sourire inexistant que lui adressait Blair. Une sensation terriblement cruelle s'empara de la jeune femme : la culpabilité. Elle regrettait d'avoir fait ce qu'elle avait fait à sa meilleure amie... La moue de B. rendait S. on ne peut plus gênée. Etait elle au courant? Watchout S.! B. can make worse than kill you... Le doute persistait. Nate lui avait il dit? Les lèvres pourpres de la belle blonde s'entrouvrir pour se refermer aussitôt. Elle n'hésita pas à recommencer ce jeu de lèvres, lui donnant bientôt l'étrange impression d'être un poisson rouge... Serena décida alors de tout nier. Oublier tout ce qu'il s'était passé il y a un an, oublier ces trois cent soixante cinq jours sans donner de nouvelles à sa meilleure amie, sans avoir de nouvelles de sa meilleure amie. Repartir à zéro était sans doute la meilleure des solutions. Oublier le passé, vivre au présent. Rien de mieux pour éviter les remords. Les dents d'ivoire de la belle blonde refirent leur apparition à l'adresse de Blair. Elle se leva alors, prenant son sac au passage et vint s'asseoir en face de la damoiselle Waldorf. Le serveur vint alors les voir, un immense sourire aux lèvres. Il était sans doute ravie d'avoir d'aussi jolies femmes pour clientes. Serena fut amusée par ce sourire immense qui trônait sur le visage humidifié de sueur du jeune homme.

SERENA

Un double latte s'il vous plaît. Et je crois que ce sera un Cappucino pour la demoiselle.

L

e jeune homme laissa échapper un rire niais ce qui permis à la salle de profiter du rire enfantin de Serena. Le serveur s'éloigna, se dirigeant avec entrain derrière le comptoir. S. se retourna vers B. qui elle ne parraissait pas vraiment amusée. Autant par le rire du serveur que par le simple fait que Serena riait. Pourtant, la petite ombre de sourire qui pointait timidement au coin des lèvres brillantes de Blair, n'échappa pas à Serena qui s'arrêta de rire, dévoilant toujours autant ses dents d'ivoire. Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas vu la demoiselle Waldorf. Pourtant, elle avait l'impression de n'avoir jamais quitté l'Upper East Side, ni même d'avoir quitté Blair. Mais le sourire de la belle brune se faisant si timide, Serena n'eut pas de mal à sentir le remord s'emparer d'elle à nouveau. Essayant toujours de se persuader que rien ne s'était passer auparavant, S. brisa le silence pesant qui s'étaient imposé entre elles.

SERENA

Et donc, comment va tu depuis le temps? Hier on s'est vues en coup de vent. Je m'en voulais terriblement, mais j'avais énormément de chose à faire, tu comprends... Et puis tu étais avec Nate, je ne voulais pas te déranger plus longtemps si tu vois ce que je veux dire... D'ailleurs comment est-ce que ça se passe avec Nate? Raconte moi tout, je te promets d'en faire autant!

U

B

lair continuait d' observer la jolie blonde occupant la chaise d'en face, attendant que celle-ci se rendre compte du regart menaçant qu'elle soutenait. Cela prit à Serena quelques secondes avant de se décider à observer les alentours. C'est alors que ,Ô, Surprise, B. était assise juste devant elle. Un immense sourire apparut alors sur le visage de S. Ce sourire. Elle en avait voulu pendant un an. Tout une année sans voir les dents d'ivoire de sa meilleure amie. Comment avait-elle pu tenir? Blair s'efforça tout de même de ne pas le lui rendre. Bien sûr S. lui avait manqué. Comment aurait-il pu en être autrement. Mais avant tout, elel l'avait blessée. Et B. détestait être blessée. Il était donc hors de question de perdre la face devant la damoiselle Van der Woodsen. Bien que "perdre la face" ne soit pas réellement l'expression appropriée compte-tenu du fait que S. ne cherchait absolument pas à gagner. Le sourire éblouissant en premier lieu devenait au fur et à mesure de moins en moins insistant. Serena aurait-elle perdu le sourire? Gagné B. La belle blonde semblait désormais complètement perdue. Les deux jeunes filles se regardaient, et aucune d'entre elles ne baissait le regard. Pourquoi l'auraient-elles fait? S. cherchait à connaître la raison de ce regard foudroyant, et B. cherchait à connaître la raison de ce départ fulgurant. Serena lui avait manquée. Elle avait du mal à l'admettre désormais. Mais elle lui avait véritablement manquée. De plus, il semblerait que la beauté de celle-ci ne fasse qu'augmenter. Encore plus belle que dans ses souvenirs, S. se tenait devant B., jouant incessament avec ses lèvres, hésitant à faire le premier pas. Et elle le fit. La jeune fille se leva et alla s'asseoir devant la jolie brune. Le regard que lui lançait B. était toujours des plus aimables bien entendu. N'oublions pas le caractère de la Waldorf. You should have been more careful S. You know B. can destroy anyone. At least for now. Un serveur s'approcha alors. Blair ne pensait pas qu'il se remettrait un jour de la vue de ces deux canons dès le matin, car il resta un moment à les observer. Enfin, surtout à L'observer. Mais B. avait l'habitude, d'autant qu'elle était loin d'être repoussante de son côté.

SERENA

Un double latte s'il vous plaît. Et je crois que ce sera un Cappucino pour la demoiselle.

E

ffectivement. Blair avait oublié que Serena Van der oodsen connaissait B. aussi bien, si ce n'est mieux, que B. ne connaissait Serena Van der Woodsen. Et c'est alors que Miss Waldorf commença à craquer peu à peu. Non, pas totalement. Blair ne craque jamais totalement. Trop d'orgueil. Mais c'était plus fort qu'elle. La voix de S., le sourire de S., tout cela lui avait manqué. Et tout cela la faisait sourire. Niaisement, certes, extrêmement discrètement également, mais tout de même... Les dents de la belle blonde reffirent peu à peu leur apparition. Comment pouvait-elle avoir un si joli sourire? Était-ce seulement humain? Il était de plus en plus dur de résister. Elle n'y arriverait pas. Serena décida alors de combler le silence qui régnait entre les deux filles.

SERENA

Et donc, comment va tu depuis le temps? Hier on s'est vues en coup de vent. Je m'en voulais terriblement, mais j'avais énormément de chose à faire, tu comprends... Et puis tu étais avec Nate, je ne voulais pas te déranger plus longtemps si tu vois ce que je veux dire... D'ailleurs comment est-ce que ça se passe avec Nate? Raconte moi tout, je te promets d'en faire autant!

N

on, il ne serait en réalité absolument pas dur de résister. Miss Van der Woodsen, revenue depuis moins de vingt-quatre heures et absente pendant trois cent soixante-cinq jours, avait le culot de demander ce qui se passait entre elle et Nate. Comme si rien n'avait changé. Comme si personne n'étais jamais parti. Espérait-elle vraiment que cela marche sur notre jolie brune? Oui? B. ne l'avait jamais cru si naïve. Son quasi sourire disparut alors complètement de la surface de son visage. << Comment vas-tu depuis le temps? >>. C'est une phrase que Blair osait-elle à peine sortir aux personnes qu'elle haïssait. Une vulgaire phrase, tout ce qu'il y a d'impersonnel, tout ce qu'il y a de plus banal... Cela dit, S. avait raison. Cela faisait longtemps. Très longtemps. Et cette formule laissait entendre que c'était à cause de Blair. Parce que B. a poussée S. à partir. B. l'a poussée à ne pas répondre à ses appels. Elle l'a poussée à ne pas donner de nouvelles. Notre jolie brune aurait-elle quelques problèmes de paranoïa? Juste à peine. Ceci mit Blair dans un était de colère intense. Jamais elle n'avait lancé un regard aussi froid de toute sa vie, excepté peut-être lorsqu'elle avait six ans et que Nate avait refusé de lui passer son goûter. Quelle injustice! Enfin... Miss Waldorf regarda Serena droit dans les yeux, ne clignant pas une seule paupière.

BLAIR WALDORF

Moi? Oh, mais je vais très bien... D'ailleurs, comment s'est passé le pensionnat? Tu avais l'air tellement pressée de partir, j'espère qu'il ne t'a pas déçu.

D

it-elle d'un regard glacial et d'un sourire hypocrite. Les coups bas avaient toujours été son truc. Elle n'y pouvait rien, c'était sa nature.

P

lus rien... S. n'apercevait plus un quelconque sourire sur le visage de Blair. Pas même un seul signe qui nous permetter de supposer que la belle brune était un tentinet heureuse. Rien... Le regard chocolaté de Blair s'assombrissait, ce qui ne fit qu'augmenter la culpabilité que Serena ressentait depuis plus d'un an... Pourtant, elle ne baissa pas les yeux, ne voulant pas se soumettre au regard effrayant que lui jetait sa meilleure amie. Oui, la belle blonde se permettait de considérer la jeune fille qui se trouvait en face d'elle de "meilleure amie", ne supportant pas l'idée de ne plus être de ce titre dans l'estime de la demoiselle Waldorf. Les deux jeunes filles semblaient passer un bon moment si on les regardait sans entendre le ton que Blair prit en prononçant les mots qui brisèrent ce silence incommodant.

BLAIR

Moi? Oh, mais je vais très bien... D'ailleurs, comment s'est passé le pensionnat? Tu avais l'air tellement pressée de partir, j'espère qu'il ne t'a pas déçu.

L

e sourire hypocrite que lui lançait Blair en crachant presque ces paroles n'échappa pas aux yeux inquiets de Serena. Elle se mordit la lèvre supérieure et se pencha vers la jeune femme qui ne démordait pas de son sourire carnassier. Le talent d'actrice de B. rendait presque ce sourire attendrissant pour n'importe qui. Par n'importe qui, j'entends tous ceux qui ne connaissaient pas la belle brune tel que la connaissait Serena. S. know you B. and so much more than you think. Par cette dernière phrase, la jeune fille comprit que Blair ne voulait qu'une chose : connaître la raison de ce départ si fulgurant. Bien sûr, cette révélation la rendit soudainement plus sereine, bien qu'elle ne soit pas réellement agréable à entendre. Blair n'était pas au courant de ce qui s'était passé l'an passé, à présent, Serena pouvait en être sûre...

SERENA

Je sais que j'aurais dû te prévenir de mon départ ou même de mon retour, mais tu comprends, dans la hâte je n'avais pas pu t'avertir. Et puis, tu m'aurais sûrement empêchée de partir, et j'aurais énormément apprécié ce geste de ta part, mais ma mère tenait rééllement à ce que j'aille à cet internat...

E

videmment, Serena mentait. Et elle se doutait pertinamment que Blair le savait. Toutes les deux se connaissaient plus que bien. La belle blonde n'aimait pas mentir à la demoiselle Waldorf. Mais là, elle n'avait pas le choix. Bien qu'elle est du genre à rabacher toujours le même dicton : "on a toujours le choix". Cette fois ci, Serena prit la raison de ne plus jamais prononcer ces cinq mots, du moins, leur en rajouter deux autres. "On n'a pas toujours le choix" A présent, Serena pouvait affirmer qu'en effet, on n'avait pas toujours le choix. Le serveur revint à la table des deux jeunes filles. Son sourire de plus en plus immense, il déposa le cappucino de Blair sur la table accompagné d'un regard furtif vers le "décolleté" de cette dernière. Bien que le fait qu'elle porte un pull ne soit pas des plus pratique... Puis les yeux du jeune homme se posèrent sur Serena. Il reproduisit le même geste que quelques secondes auparavant et adressa un regard furtif à la poitrine de Serena. D'ordinaire, S. aurait sûrement rétorqué quelque chose à ce jeune homme. Mais là... Rien... Le serveur ne comprit pas la soudaine ambiance qui s'était abattue sur les deux jeunes filles alors que quelques minutes plus tôt elles avaient toutes deux un sourire apparant sur leurs visages aux traits parfaits. Ne préférant pas se mêler de ce qui ne le regarde en rien, il recula et souhaita un bon appétit aux deux jeunes femmes qui se fusillaient du regard... Les bras et les jambes croisées, Miss Van der Woodsen vint poser à nouveau son dos contre le dossier de la chaise sur laquelle elle était assise, soutenant toujours le regard suppliant qu'elle jetait à Blair. La suppliant de la croire. La suppliant de lui pardonner ses erreurs. La suppliant de ne plus lui en vouloir pour ce départ si hâtif. La suppliant de croire en elle et d'accepter ce mensonge infantile. D'ailleurs, si Gossip Girl était dans ce Starbuck's, elle aurait la bonne idée de noter les deux doigts croisés que Serena Van der Woodsen cachait dans sa manche...

S

i le sourire de Blair semblait montrer un quelconque pardon pour Serena, son regard en montrait le contraire. Ses yeux ne décollaient pas de la belle blonde, et étaient d'une froideur rare. S. pensait-elle s'en tirer sans une égratinure? Blair gardait cependant ce sourire aux lèvres, montrant ses dents droites et blanches qui faisaient si peu souvent leur apparition ce derniers temps. Le changement aurait d'ailleurs été très agréable, s'il ne représentait pas l'envie de meurtre que Blair avait sur S. Miss Van der Woodsen semblait d'ailleurs avoir enfin compris la raisond e la colère de notre Reine des Bees, et étrangement, en paraissait soulagée. Pourquoi? B. aimerait le savoir.

SERENA

Je sais que j'aurais dû te prévenir de mon départ ou même de mon retour, mais tu comprends, dans la hâte je n'avais pas pu t'avertir. Et puis, tu m'aurais sûrement empêchée de partir, et j'aurais énormément apprécié ce geste de ta part, mais ma mère tenait rééllement à ce que j'aille à cet internat...

É

tait-ce une blague? Ce devait probablement être une blague. Elle ne pouvait pas sérieusement penser que la jolie brune allait la coire? Hypocrite, certes, mais pas idiote... Sa mère? Depuis quand Serena obéissait-elle à sa mère? De plus, les yeux de S. étant extrêmement expressifs, ses mensonges sont très vite relevés par notre chère miss Waldorf. Et là, il était clair qu'elle mentait. Ses yeux la trahissaient toujours auprès de Blair. Cela en devenait d'ailleurs effrayant. C'est pourquoi elles n'ont jamais été habituées à se mentir. Alors pourquoi maintenant? Qu'avait-elle à cacher? B. mourrait d'envie de savoir. Elle mourrait d'envie d'en avoir fini avec la phase "engueulade", qu'elles puissent se réconcilier et que tout redevienne comme avant. Mais ce serait contraire à son orgueil, ainsi qu'à ses principes. Abandonner? Mais bien sûr... Le sourire hypocrite de Blair avait désormais complètement disparu, faisant place à une expression montrant très clairement l'incrédulité de la jeune fille face à l'histoire de sa "meilleure amie". Blair pensait pourtant que S. la connaissait mieux que personne. Avait-elle oublié comment elle fonctionnait pour lui donner une excuse pareille? Probablement. Qu'avait-elle bien pu faire pour être poussée à fuire la ville? L'état, même? Était-ce la faute de Blair? Avait-elle fait quelque chose de mal? Non, impossible. Blair est irréprochable. Tout le monde le sait. Serena en revanche... Le serveur était de retour pour déposer délicatement le capuccino que Blair avait commandé. Bien sûr, il était clair qu'il faisait en sorte que ce moment dure plus longtemps, car il restait bloqué devat les deux jeunes filles, fixant on ne sait quoi, avant de se concentrer sur la poitrine de la belle blonde. Étonnant. Blair avait l'intention d'épargner -ne serait-ce qu'un peu- Serena, mais à la vue de cela, la jalousie refit surface, ainsi que la colère. Elle ne se doutait apparememnt aucunement du fait que ce serveur, si aimable soit-il, l'avait reluquée quelques secondes auparavant.

BLAIR

Oh... Et, pourquoi ta mère a-t-elle TANT voulu que tu y ailles? Venait-elle juste de découvrir tes extravagences? Parce que, corrige-moi si je me trompe, mais elles ne me semblent pas avoir débutées l'année dernière... non?

B

savait pertinemment que S. détestait que l'on fasse allusion à ses légères tendances à... prêter son corps -par charité bien évidemment. Elle s'empressa donc de les mentionner, sachant la réaction que la jolie blonde allait avoir. Elle ne pouvait s'en empêcher. Faire payer les gens qui l'ont fait souffrir était son passe-temps préféré en ce moment. Son père, et bien évidemment Serena, étaient mal barrés. Son sourire était de retour. Le sourire. The sourire. Ce sourire que personne ne pouvait faire aussi bien que miss Waldorf. Mais cette fois, un regard sadique suivit également. La panoplie complète de la parfaite psychopate réunie en une seule et unique personne portant du Chanel. Non, cela n'a rien d'anormal... De là où elle vient, Blair a apprit l'art du sarcasme, du mensonge, du sadisme, et bien évidemment de l'hypocrisie. Serena Van der Woodsen, bien que venant du même monde, avait appris l'art du sourire, de l'alcool, de la... reproduction, et de l'ironie. Effectivement, ces deux beautés n'ont pas grand chose en commun. Excepté peut-être leurs amis, et l'amour qu'elles se portent. Et, malgré tout, cet amour manquait à B. Énormément. Elle avait toujours eu besoin de sa meilleure amie, en a toujours besoin actuellement, et en aura toujours besoin. Sans hésitation. Les deux filles sont destinées à être amies. Mais le mot "forever" a prit un sacré coup ces temps-ci. Cela dit, elle savait que tout allait finir par s'arranger. Et elle savait que Serena le savait aussi. Mais, S. allait juste devoir morfler encore un peu avant cela...

B

Oh...
Et, pourquoi ta mère a-t-elle TANT voulu que tu y ailles? Venait-elle
juste de découvrir tes extravagences? Parce que, corrige-moi si je me
trompe, mais elles ne me semblent pas avoir débutées l'année
dernière... non?

ç

a y est, elle avait enfin laisser filer quelques mots de ses lèvres. Certes, ils n'étaient pas des plus agréables, mais elle n'était pas rester muette, ce qui était mille fois pire lorsqu'il s'agissait de Blair Waldorf. Pourtant, au lieu de s'en réjouir, Serena ne fit que se sentir de plus en plus coupable. Elle avait su dès la seconde où elle avait adresser ce mensonge pitoyable à Blair que cette dernière n'y croirait ne serait-ce qu'un peu... Elle sentit ses yeux s'humidifier légérement. Ce n'était que très rarement que l'on pouvait apercevoir des larmes sur les joues rosées de la demoiselle Van der Woodsen. Et ces rares larmes sont exclusivement réservées à Miss Waldorf. Pourtant, Serena n'aime pas se donner en spectacle, c'est pourquoi, elle savait pertinamment qu'elle n'allait pas pleurer ici, dans ce starbuck's. Certes, la raison pour laquelle la belle blonde souhaiter pleurer n'était pas les simples paroles de Blair, mais avant tout le rapport de ces paroles avec son départ. Elle croisa les iris chocolatées de sa meilleure amie et se pinça les lèvres comme pour empêcher ses larmes de perler. Un léger regard vers le ciel lui permit d'éviter le pire : rendre B. on ne peut plus curieuse. S. savait que sa meilleure amie la connaissait et que si elle voyait des larmes sur ses joues, elle ne ferait que se poser de plus en plus de questions. Serena se contenta donc de remettre l'une de ses méches blondes derrière son oreille.

SERENA

Pas la peine de me rappeler ce que j'ai fait B. J'ai changé, la Serena d'autre fois a disparu. Par contre, la nouvelle Serena t'aime toujours autant B. et s'en veut plus que tout de t'avoir laisser sans aucun mot d'adieu ou même... d'explications...

S

erena butta quelque peu sur le dernier mot qui s'échappa de ses lèvres. Elle avala une gorgée de sa boisson qui était toujours aussi chaude et qui lui brûla les lèvres. Lorsqu'elle reposa le mug, elle releva la tête vers Blair, léchant la moustache blanche qui s'était déposée sous le nez de la belle blonde.

SERENA

Et puis la nouvelle Serena est tellement narcissique qu'elle parle d'elle à la troisième personne...

E

lle tenatait tant bien que mal de détendre ne serait-ce qu'un chouilla de plus l'atmosphére. Se demandant si elle pouvait une nouvelle fois savourer le magnifique spectacle qu'est le sourire de sa meilleure. Don't be so greedy S. B.'s not fool.

D

es larmes? Seraient-ce des semblants de larmes que l'on pouvait apercevoir au coin de l'oeil de la Miss Van der Woodsen? Impossible. Était-elle aussi culotée? Pleurer après avoir laisser B. seule pendant plus d'un an? Il est vrai que, la pauvre, n'avait pas reçu un accueil des plus chaleureux. Il est évident qu'elle était à plaindre, n'est-ce pas? Poor S. Nobody cares about you. Booh-ooh. La rage avait repris place dans l'esprit de notre Blair. Certes, les larmes ne coulaient pas sur les joues de la belle blonde disposée en face d'elle, mais B. savait pertinemment quel effort cela demandait à Serena de contenir ces quelques gouttes. Un sourire sadique prit alors place sur le visage de la Miss Waldorf. Happy S. ? You made her smile. La jolie brune contemplait alors avec beaucoup d'attention le visage de Serena, attendant la moindre faiblesse de sa part, la moindre larme s'échappant, le moindre gémissement ou mécontement. Il n'en fut rien. La blonde semblait s'être quelque peu reprise. Les larmes disparaissaient peu à peu du coin de son oeil, et le visage de celle-ci semblait de nouveau calme et serein, ce qui ne réjouissait guère B. Après avoir remis en place son éternelle mèche rebelle, S. se décida donc enfin à parler.

SERENA

Pas la peine de me rappeler ce que j'ai fait B. J'ai changé, la Serena d'autre fois a disparu. Par contre, la nouvelle Serena t'aime toujours autant B. et s'en veut plus que tout de t'avoir laisser sans aucun mot d'adieu ou même... d'explications...

A

u contraire. C'était exactement ce dont elle avait besoin. Qu'on lui foute un coup de pied au cul. Elle devait prendre conscience de la situation. Et B. jubilait à l'idée de lui remémorer ses heures de gloire. Quant à la culpabilité, n'était-ce pas normal? Espérait-elle vraiment attendrir B.? Depuis quand laisse-t-on une Waldorf sans explications? Sans bonne raison? Et qu'entendait-elle par "la Serena d'autre fois"? Celle qui allumait tout ce qui bouge mais qui, au moins, prenait soin de ne jamais blesser sa meilleure amie? Car B. n'avait absolument rien contre cette Serena. Au contraire. Cette Serena était sa meilleure amie. Celle qu'elle haïssait, c'était celle qui était partie. Et elle se haïssait elle-même de ne pas l'avoir retenue. Mais comment aurait-elle pu savoir? Si elle l'avait su, personne ne doute du fait qu'elle l'en aurait empêché. Mais comment avait-elle pu ne pas le sentir? Si S. était malheureuse, pourquoi ne lui avait-elle pas dit? Oh non, quelle horreur. Son sadisme disparaissait peu à peu, laissant place à la culpabilité qu'elle n'aurait jamais pensé ressentir. Puis vint la tristesse. La nostalgie. Le souvenir de tous ces moments magiques passés en la compagnie de la jolie blonde. Diamonds on Tiffany's. Croissants. Tout lui revenait d'un coup, par gigantesques vagues. Voilà qu'elle sentait elle aussi le besoin de décompresser, de se laisser aller. Heureusement pour elle, B. a toujours eu beaucoup plus de facilité à cacher ses émotions que S. Il ne serait donc pas compliqué de la laisser penser qu'elle lui en voulait toujours, quand ellle était en réalité en colère contre elle-même.

SERENA

Et puis la nouvelle Serena est tellement narcissique qu'elle parle d'elle à la troisième personne...

E

lle détestait cette expression. "La nouvelle Serena". Qu'est-ce qui n'allait pas avec l'ancienne? B. voulait retrouver SA Serena, non la nouvelle. La Serena à qui elle racontait tout. Sa soeur. Celle qui n'avait jamais rien de prévu tout en n'étant jamais libre, qui riait pour un rien et ne pleurait jamais, qui était tout le temps pétée et qui ne se souvenait jamais de ses soirée. Certes, ce côté de S. exaspérait tout particulièrement Blair, mais il faisait parti d'elle. Et elle ne voulait pas qu'il ait disparu. Elle ne voulait pas que qoique ce soit ait disparu. Mais après tout, S. tout entière avait disparu, et elle s'en était remise. Ou presque. Car il ne faut pas perdre de vue l'objectif de ce comportement B. You're mad at S. Remember? Oui, elle commençait à s'en souvenir. À arrêter de se blâmer pour quelque chose qu'elle n'aurait pas pu changer. Du moins, d'après elle. La colère reprenait peu à peu sa place, virant royalement nostalgie et compassion.

BLAIR

On devait aller au cinéma. J'ai attendu. Une demi-heure. Une heure. Deux heures. Une après-midi entière à attendre devant ce cinéma. Je t'ai appelée. Je t'ai envoyée des messages. Mais rien. Je me suis dit que, peut-être, tu avais perdu ton portable. Que ta mère t'avait punie, et que tu n'avais pas pu me prévenir. Alors je suis passée chez toi. Surprise! Mais Serena n'est plus là! Pauvre de toi. Tu étais toute seule! Oh! Et maintenant? Et bien... tu es encore toute seule. N'essaie pas de jouer la misérable. De m'attendrir avec tes histoires de culpabilité. TU DOIS te sentir coupable. Je n'en attends pas moins de ta part.

P

our la première fois depuis bien des années, des larmes coulèrent sur les joues de B. en présence de sa meilleure amie. Elle ne pouvait les arrêter. Quelle horreur. Elle "pleurait". Yeurk. Ses sentiments étaient exposés à toute personne ayant la bonne idée de regarder dans sa direction.

BLAIR

J'avais besoin de toi. Et j'ai appris à me passer de ta compagnie. De quel droit reviens-tu au moment où j'en étais guérie?

L

a jolie brune essuyait ses larmes avec une force qui ne montrait que trop sa colère, jusqu'ici dissimulée. Take a deep breath B. You're getting soft. Où est passé son sarcasme? Son sadisme? Sa retenue? Tout avait disparu, ne laissant place qu'à la rage et à la dépression.

*Ressaisis-toi! RESSAiSiS-TOi PUTAiN!*

Mais non. Il n'y avait rien à faire. Les larmes ne s'arrêtaient pas. Elles coulaient, coulaient, coulaient... Elle prit alors son visage entre ses mains, comme si cela la mettait en sécurité. Comme si elle se sentait plus sûre de cette manière. Elle secoutait la tête, laissant ses cheveux accompagnés ce mouvement d'une manière très délicate, comme toujours. Comment pouvait-elle, elle si forte d'habitude, devenir une simple ado pleurnicharde n'arrivant plus à aligner deux mots?

S

ens de l'humour envolé ou tout simplement blague pas drôle? Serena se mordit la lèvre inférieure, se rendant compte de la stupidité de ses propos. Elle avala une gorgée de sa boisson, par réflex sans aucun doute. Elle se tenait étrangement droite. Elle était trop droite. Tous ses membres s'étaient raidis. On aurait pu croire que la demoiselle Van der Woodsen était entrain de faire un crise de spasmophilie. Non, elle était tout simplement à l'affut d'une moindre parole de sa meilleure amie. Elle attendait un mot, qu'il soit insultant ou non, un seul, pour que la voix de Blair puisse parvenir à ses tympans. Pour qu'elle puisse entendre ces intonations si familières qui ont toujours eut cet effet réconfortant sur elle quoi qu'elles disent. Oui, Serena était égoïste, elle se rendit compte qu'elle ne pensait qu'à elle. Qu'à elle depuis tout à l'heure, elle avait peur de la réaction de Blair, non pas parce qu'elle avait peur que cela la blesse, mais uniquement parce qu'elle avait peur de ce que la demoiselle Waldorf allait lui infliger... Cette prise de conscience ne fit que s'accentuer un peu plus lorsque les lèvres de Queen B. s'animèrent à nouveau :

BLAIR

On devait aller au cinéma. J'ai attendu. Une demi-heure. Une heure. Deux heures. Une après-midi entière à attendre devant ce cinéma. Je t'ai appelée. Je t'ai envoyée des messages. Mais rien. Je me suis dit que, peut-être, tu avais perdu ton portable. Que ta mère t'avait punie, et que tu n'avais pas pu me prévenir. Alors je suis passée chez toi. Surprise! Mais Serena n'est plus là! Pauvre de toi. Tu étais toute seule! Oh! Et maintenant? Et bien... tu es encore toute seule. N'essaie pas de jouer la misérable. De m'attendrir avec tes histoires de culpabilité. TU DOIS te sentir coupable. Je n'en attends pas moins de ta part.

D

es... Des... C'était... C'était bien des larmes? Etait-ce bel et bien des larmes qui faisaient leur apparition sur les joues rebondies de Blair Waldorf? La raideur de Serena se stoppa aussitôt laissant place à la confusion. Elle ne l'avait pas vu pleurer depuis bien longtemps et jamais par sa faute. Et voilà, encore une fois elle se mettait au centre de tout. Sauf que dans la situation présente, il était évident qu'elle était la cause des larmes que la fille Waldorf. Elle passa une main dans ses cheveux, les secouant au passage, comme pour éviter de faire quelque chose qu'elle allait regretter. A ce moment précis, le geste qu'elle risquait de regretter était celui de prendre Blair dans ses bras... La belle brune n'avait jamais aimé se donner en spectacle devant des inconnus, encore moins lorsque c'était dans un endroit qu'elle fréquentait souvent.

I

l était évident qu'elle se sentait coupable, elle n'avait pas besoin que Blair lui en donne l'ordre... Les lèvres de Serena s'entrouvrirent, mais au lieu d'une voix aux intonations légèrement graves, la voix de Blair recouvrit celle de la belle blonde.

BLAIR

J'avais besoin de toi. Et j'ai appris à me passer de ta compagnie. De quel droit reviens-tu au moment où j'en étais guérie?

C

es paroles avaient été criées, suscitant la curiosité de plusieurs personnes présentes dans le Starbuck's. Un portable vint prendre en photo la scène. Stupides acolytes de cette stupide gossip girl... Les mains de Serena se posèrent sur celles de Blair qui attrapait à nouveau sa tasse de Cappucino. Les yeux bleus de la Van der Woodsen croisèrent les iris embués de sa meilleure amie. Elle ne pleurait pas, ne souriait pas, aucun trait ne pouvait trahir son état d'âme étant donné qu'elle n'en avait pas. Ou plutôt, elle en avait trop...

SERENA

Je... Je... Je ne voulais pas que... Ce n'était pas... Je ne... C'était pas ce que je voulais. Je suis stupide... J'ai... Cru... J'ai cru que c'était la... la... la meilleure chose à faire. Que... De cette façon tu ne souffrirais pas, tu ne... ne m'en voudrais pas autant que si je te... si je... si je t'avais tout avoué...

A

re you serious S.? Do you really think that you can take out without scratches?

Blair se haïssait en cet instant. Vraiment. Elle s'était malgré elle transformée en une abrutie en larmes, créant une scène en plein milieu d'un café bondé, et trop "perturbée" pour sen préoccuper. Oui, elle se haïssait. Plus que tout. Enfin, peut-être pas plus qu'elle ne haïssait Serena, mais tout de même. La blonde était définitivement la seule personne de la ville à pouvoir affirmer sans mentir avoir vu Blair pleurer. D'autant plus qu'elle en est la cause. Son retour ne semble pas tellement bien accueilli... Ce qui ne surprend personne d'ailleurs. À part peut-être Serena. Elle a toujours été d'une naïveté impensable... Blair parvint enfin à séchr ses larmes, et put tranquillement réadopter son expression glaciale et fusillante qui lui allait si bien. À quoi S. s'attendait-elle exactement? La demoiselle Waldorf essayait de se concentrer le plus possible, pour ne pas succomber une nouvelle fois aux larmes qui l'envahissaient lentement. Elle devait résister. Perdre la face devant la blonde était déjà assez pénible une fois, mais s'il fallait le vivre à nouveau, elle était sincèrement prète à se foutre une balle dans la tempe. Action qui résoudrait beaucoup de ses soucis d'ailleurs... Who are you kidding, B.? Your ego is way too big to be killed. Elle sentit alors la main de la demoiselle Van der Woodsen se poser sur la sienne, sensation qu'elle avait désiré pendant environ douze mois. Elle voulait plus que tout retirer sa main, et balancer sa boisson au visage angélique de la blonde, mais ne pouvait décemment pas s'abaisser à cela... Enfin, pas encore du moins. Elle se contenta donc d'gnorer ce geste, et y parvint avec grand succès.

SERENA - Je... Je... Je ne voulais pas que... Ce n'était pas... Je ne... C'était pas ce que je voulais. Je suis stupide... J'ai... Cru... J'ai cru que c'était la... la... la meilleure chose à faire. Que... De cette façon tu ne souffrirais pas, tu ne... ne m'en voudrais pas autant que si je te... si je... si je t'avais tout avoué...

Gné? Les sourcils de la brune se froncèrent, laissant ainsi paraître sa confusion face à l'explication irrationnelle de la blonde. Elle comprenait et approuvait le début de sa réflexion. En particulier le "Je suis stupide". Mais le reste semblait parfaitement idiot et incohérent... Qu'entendait-elle exactement par "si je t'avais tout avoué"? Qu'y avait-il à avouer? Le départ de Serena prendrait-il finalement du sens? Certainement... et pourtant, la brune n'était vraiment pas sure de vouloir connaître la raison de tout cela. Elle se contentait parfaitement du "Ma mère voulait que j'y aille", et ne désirait en aucun cas un autre drame d'ados déboussolés. Il y avait néanmoins de grandes chances pour qu'il y en ait un. Car son désir de rester dans l'ignorance, aussi fort soit-il, ne pourra jamais battre son éternel besoin de connaître toute la vérité. En particulier lorsque celle-ci concernait Miss Van der Woodsen. Son sourcil toujours froncé, elle amena délicatement sa tasse à sa bouche, virant ainsi royalement la main de sa BFF. Et cela lui faisait un bien fou. Après avoir fini sa boisson, la brune reposa la tasse, et affronta de nouveau le regard de Serena.

BLAIR - Et... pourquoi t'en aurais-je voulu, exactement?

Ben oui. Blair restait Blair. Et si Serena pensait qu'elle allait pouvoir s'en sortir sans le moindre interrogatoire, c'était que sa naïveté devenait carrément de l'idiotie. Well well, careful S. They say you get what you earn. And apparently, you've earned a lot. Le sourire hypocrite et sarcastique dont Blair avait le secret refit surface sur son visage, et son regard devint d'autant plus noir qu'il ne l'était déjà. Comme l'ont dit tant de gens auparavant, si les regards pouvaient tuer, ma chère S., tu ne serais plus de ce monde. La brune attendait avec impatience la réponse de sa "meilleure amie", et ne cachait pas son impatience...

Sorry, tout pourri >.<

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